“I will go on adventuring, changing, opening my mind and my eyes, refusing to be stamped and stereotyped. The thing is to free one's self: to let it find its dimensions, not be impeded.” – Virginia Woolf
En 2020, lors d’une séance virtuelle avec deux collègues d’études de traduction, nous avons pris un peu de temps pour parler de nous. Nous ne nous connaissions pas, à part quelques échanges sur un forum, concernant nos traductions. Johanne, qui est canadienne, me dit qu’elle travaille depuis 30 ans dans la traduction et qu’elle a remarqué un stress invivable dans le cadre de son travail, dans tous les genres de postes, dans toutes les catégories. Et elle a décidé d’écrire un livre pour aider les gens à surmonter leur stress au travail. Elle a expliqué tout cela avec simplicité en concluant : « j’espère que ça pourra aider des gens ». Son livre suivant aborde la perte de tous ses biens dans un incendie. Ce sentiment de vide, quand on n’a plus rien, qu’elle a vécu. Elle écrit pour partager ses expériences. Simplement.
J’ai mis quatre ans à surmonter le syndrome de l’impostrice, mes peurs, mes doutes et à oser bloguer. Pendant ces quatre ans, comme Simone de Beauvoir « j’ai décidé d’accepter la grande aventure d’être moi ». Progressivement.
D’abord, j’ai fait le vide.
J’ai évacué les pensées négatives, toxiques. J’ai écarté toutes les interactions qui ne me faisaient pas du bien. J’ai dissipé ma sensation de solitude, mes peurs, mes doutes, le « gambergeage ». J’ai chassé les souvenirs dont je n’ai plus envie de me souvenir. J’ai vidé les tiroirs, les armoires, les buffets. J’ai effacé les applications inutiles sur mon mobile, détruit des fichiers inutiles dans mon ordinateur. J’ai réduit de moitié les réserves de nourriture que j’avais à la cuisine. J’ai balayé des heures de ménage. J’ai expulsé les « il faut », les « on doit ».
J’ai pris une pause, respiré, réfléchi.
Et j’ai rempli le vide.
Avec de l’espace, de l’espace-temps pour être – bien – avec moi-même, faire ce que j’aime, ce qui est important pour moi ou pour ne rien faire du tout. Du temps pour être avec les autres, mes enfants, mes amis – les vrais. Des valeurs, les miennes. Du plaisir. Du partage. Du bien-être. Et des projets, mes projets. Des activités que je n’osais pas faire. Comme Johanne, qui écrit et publie, sans se poser mille questions, parce qu’elle pense que son expérience peut aider les autres.
Ce n’est pas facile. Mais j’y crois et je progresse vers la vraie moi. Comme m’a dit hier ma prof de chant en me faisant monter d’une octave à l’autre, toujours plus haut : « quand tu y crois, tu y arrives ».
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